PRESIDENTIELLE AU TCHAD : Victoire annoncée de Mahamat Idriss Déby Itno

Les résultats provisoires officiels de l’élection présidentielle du lundi 06 Mai au Tchad ont été annoncés ce jeudi 09 mai au soir, déclarant ainsi le général Mahamat Idriss Déby Itno vainqueur de la présidentielle de Mai 2024. Avec un taux de participation évalué officiellement à 75,89%, l’Autorité Nationale de gestion des élections a proclamé ce jeudi 09 Mai 2024 le général Mahamat comme vainqueur dans cette course pour le palais présidentielle avec une majorité des voix estimée à 61,03% contre une minorité de 18,53% obtenu par son premier ministre Succès Masra. Peu après cette déclaration, de nombreux partisans de Déby, près du Palais présidentiel, célébraient sa victoire en criant, chantant et klaxonnant dans leurs voitures, recouvertes du drapeau tchadien pour certaines.  A l’inverse dans N’djamena, le quartier où siège le parti de M. Masra, des militaires ont tiré en l’air à l’arme légère prioritairement  pour dissuader les gens de se rassembler dans la zone. Une situation d’autant plus complexe, Succès Masra avait revendiqué la victoire avant la proclamation des résultats officiels dans un long discours sur Facebook où il accusait par avance le camp Déby d’avoir truqué les résultats pour annoncer la victoire du général. Se fixant sur le délai de la sortie des résultats, plusieurs spécialistes du pays qui s’étonnent de voir l’Autorité Nationale de Gestions des Élections donner les résultats globaux trois jours à peine après le scrutin, alors que les délais ont toujours été de plus d’une semaine pour les  présidentielles au Tchad. Raison pour laquelle le chercheur Ramadji Hoinaty se demande comment l’agence électorale a pu, en deux jours, acheminer de tout le pays les plus de 26.000 procès-verbaux de dépouillement, puis réussir le tour de force de les traiter et les vérifier manuellement mercredi, alors que certains documents n’ont été réceptionnés que jeudi matin. Se disant que rien n’est encore totalement perdu, Succès Masra peut espérer une justice en sa faveur dans la dernière phase de validation des décomptes, assuré par le conseil constitutionnel, lequel avait été nommé par le chef de la junte, avant la proclamation officielle et définitive du nouveau Président au palais présidentielle.